l – Par le libre échange, le libéralisme vise l’avantage mutuel des nations et le bien être général de leurs peuples; Le mercantilisme les sacrifie à des ambitions étatiques de puissance ou de revanche historique.
- Le mercantilisme se caractérise par un déséquilibre majeur et permanent des balances commerciales, toujours à l’avantage et aux dépens des mêmes pays. Dès le 160 siècle, la doctrine mercantiliste recommande au « prince » de s’enrichir par le moyen d’ excédents commerciaux sur ses partenaires, de manière à capter sur eux des activités, des emplois, et dirions nous aujourd’hui de la croissance. Ainsi parviendra-t-il à les affaiblir plus commodément que par les armes, pour leur imposer à la longue une domination politique. Le mercantilisme a pris selon les époques et les pays des formes particulières (3), mais l’essentiel demeure: La guerre économique, due ni au hasard ni à des vertus financières ou autres, mais à une politique délibérée. Si en 2017 1’Allemagne inflige 250 milliards d’excédent commercial à ses « partenaires », elle le doit à la mise en oeuvre de deux moyens nécessaires et suffisants:
En premier lieu une politique de taux de change sous évalué pour obtenir un avantage artificiel et durable de compétitivité-prix; Le maintien en longue période de cette sous-évaluation est nécessaire, mais difficile en raison de la tendance spontanée du marché des changes à le contrarier. Mais l’Allemagne a bénéficié d’un effet d’aubaine avec l’acceptation par ses partenaires, et notamment la France, de la surévaluation relative de leurs monnaies, et mieux encore, de la mise en place d’une monnaie unique entérinant les déséquilibres de change existants. Elle a d’autre part imposé à la Banque Centrale Européenne la mission exclusive de veiller à la stabilité des prix nécessaire à la poursuite de sa politique. Il lui sera aisé d’attribuer cette phobie de l’inflation au souvenir ‘du cataclysme de 1923Il y faut ensuite une politique d’austérité salariale pour limiter la demande intérieure, et dégager ainsi des excédents d’exportation atteignant 8% du PIB. Ecartant toute idée de salaire minimum, elle tirera parti d’une immigration massive et des bas salaires de l’Est européen, voire de plus loin encore. Cette politique lui vaudrait aujourd’hui une proportion de travailleurs pauvres supérieure à celle de la France.Le mercantilisme est resté une doctrine relative aux échanges internationaux incontestée jusqu’à l’économiste anglo-portugais, David Ricardo. (5)
- Avec son principe de «l’avantage comparatif », Ricardo définit en 1817 les conditions pour que le libre échange se traduise, non plus par la guerre économique, mais par un supplément de prospérité que se partagent tous les pays. Deux conditions principales sont nécessaires: Un système de taux de change propre à réaliser l’équilibre des balances commerciales, et la concurrence entre les producteurs.
De façon générale, la doctrine libérale n’accepte pas les déséquilibres économiques et compte sur le système des prix pour les éradiquer. Ce principe relativement bien connu a été oublié pour la balance commerciale et le taux de change(6). Il s’agit pourtant d’assurer que les déséquilibres des échanges puissent se compenser par ce système à la fois dans le temps -un déficit au cours d’une période sera compensé par un excédent au cours de la suivante-, et dans l’espace, -le déficit à l’égard d’un partenaire se compense par l’excédent à l’égard d’un autre: Ainsi, chaque pays est à l’abri des pillages du mercantilisme. Toutefois, si l’écart des charges salariales est trop important pour être compensé par un mouvement du change, le néo- libéralisme d’aujourd’hui peut considérer qu’il y a un « échec » du marché, et justifier une protection. Le libéralisme exige une deuxième condition fondamentale: La concurrence entre les producteurs pour assurer que chacun se spécialise au moins partiellement dans les activités où il est le plus efficace. Comme toute spécialisation, elle se traduira par des gains de productivité qui se répartiront par le libre échange entre tous les pays.Le libre échange ne se confond donc avec le libéralisme qu’à certaines conditions qui ne vont pas de soi comme on le laisse entendre. Le libéralisme trouve dans sa motivation de prospérité générale non seulement la légitimité dont il peut seul se réclamer, mais également la justification éventuelle d’une protection par des moyens appropriés contre la guerre économique et l’imposture d’un mercantilisme déguisé en ultra-libéralisme. On comprend alors la justesse de vue de Donald Trump, et l’erreur grossière des gouvernants français qui se laissent abuser. Comment cela est-il possible? On peut avancer deux hypothèses:-Adepte de l’austérité salariale, le mercantilisme trouve immédiatement dans l’activité financière un allié naturel et puissant;-L’inculture économique notoire des français, y compris de leur classe dirigeante, est à l’origine depuis près de cinquante ans d’une politique économique catastrophique.
2- Les gouvernants français sont prompts, comme M.Macron, à rejeter la faute de la crise sur des « gaulois » rétifs à leur « pédagogie », et aux « réformes » nécessaires. Mais confondant libéralisme et mercantilisme, ils sont incapables de s’interroger sur la validité d’une politique économique restée somme toute immuable depuis le premier choc pétrolier de 1973.a- Les entreprises déterminent leurs prix en ajoutant un profit au total de leurs charges. Lorsque les entreprises nationales peinent à rester compétitives, elles peuvent donc incriminer aussi bien le plancher trop haut de leurs charges, que le plafond trop bas des prix imposé par la concurrence étrangère. A priori, deux politiques sont alors concevables: Soit la déflation des charges notamment salariales et l’austérité générale à taux de change constant, soit la dévaluation pour augmenter le prix en monnaie nationale des produits importés et réduire ainsi leur compétitivité excessive. Or la première,systématiquement privilégiée depuis bientôt cinquante ans, n’a jamais donné fes résultats escomptés; Cela se comprend fort bien:-Une politique d’austérité générale, et notamment salariale, a pour effet de réduire la demande à la fois des produits importés et des produits nationaux. Une relance de l’activité et de la croissance par la demande est donc exclue.Aussi ces politiques se sont-elles toujours traduites par des échecs cuisants:Après celui de Winston Churchill en Grande Bretagne en 1925 et d’autres en Europe, Pierre Laval en 1935 mène à son comble l’austérité et la déflation et les résultats sont calamiteux. Aussi Paul Reynaud, Keynésien avant l’heure et adversaire acharné de cette politique, lui lance-t-il au cours des débats parlementaires du 31 mai er du 30 novembre 1935 « votre orgueil intellectuel vous interdit de recevoir la leçon que vous infligent les faits ».(7) Cette politique sera sanctionnée par la victoire du Front Populaire en 1936, comme elle le sera de nouveau par celle de l’union de la gauche en 1981.Aors peut-on échapper à l’impasse, comme l’envisage M.Hollande en fin de mandat présidentiel, par une politique dite « de l’offre », induisant les entreprises à produire davantage par des incitations diverses ? Cette idée n’a pas été suivie d’effet; On peut à la rigueur réduire ainsi le nombre des faillites, mais les entreprises n’embauchent, n’investissement, et n’augmentent leur production que pour répondre à une pression préalable de la demande.-En revanche, une dévaluation abaisse également les salaires, mais seulement par l’augmentation du prix des biens importés; Elle ne nuit donc pas à la demande des produits nationaux, bien au contraire; Le prix en francs des biens importés à la hausse, et ceux en monnaie étrangères des produits exportés à la baisse, ont pour effet de détourner les demandes vers la production nationale. Une expérience est doublement éclairante: le
Gal.de Gaulle et G.Pompidou mettent fin en 1968 a la grève générale par les « accords de Grenelle »: Le salaire minimum (Smic) est augmenté de 30
0/0 et les autres de 10
0/0. Cette hausse considérable des charges des entreprises sera suivie de façon prévisible par la dévaluation, au demeurant modeste, de 1969. Cette politique se traduira par une croissance de l’économie française de 5,5% par an en moyenne jusqu’en 1973, soit un accroissement de 30
0/0 du PIB sur la période ! Elle confirme, d’autre part, qu’une augmentation importante des charges des entreprises est toujours possible, à condition de l’accompagner d’une dévaluation adéquate de la monnaie nationale. La lourdeur des charges révèle en fait une surévaluation du change.b- Le premier choc pétrolier de 1973 sera malheureusement l’occasion d’en revenir aux politiques de surévaluation du franc et d’austérité générale. R.Barre veut un franc « fort », disons surévalué, pour lutter contre une inflation de 10 à 15% par an; Cette politique pouvait se justifier à ultra court terme pour réduire le prix du pétrole en francs et lutter ainsi contre le feu inflationniste. Malgré les « efforts » demandés aux français, elle ne pouvait à la longue que nuire gravement à l’industrie au moment même ou les frontières s’ouvraient très largement à la concurrence internationale. Cependant, à la différence autrefois de Léon Blum, les nouveaux gouvernants confirmèrent les erreurs dramatiques de leurs prédécesseurs-En 1972 déjà, la mise en place avec l’Allemagne du« serpent monétaire », puis en 1979 du « système monétaire européen » avait eu pour objet de contrer la spéculation toujours prompte à tirer parti d’un faux prix des changes. Les changes, et notamment celui du franc et du D-Mark conserveront ainsi leurs faux prix, à l’avantage de l’Allemagne, et aux dépens de la France.-Les dévaluations réalisées au cours des années 1981/86, et négociées avec l’Allemagne -ce qui était déjà une faute en soi- seront notoirement insuffisantes. Le contrôle des changes donnait alors deux cours du franc: Le cours officiel pour les échanges commerciaux, et celui pour les transactions financières qui lui était supérieur de 30
0/0 environ. On pouvait en induire que pour supprimer le contrôle des changes, il fallait réunir ces deux taux en dévaluant le franc en une seule fois de 30
0/0, ou mieux encore, en abandonnant dès cette époque les changes quasi fixes pour un flottement libre.-L’échec de leurs dévaluations a minima persuadera les gouvernants français que la concurrence se fait désormais non par les prix, mais par la qualité et l’innovation. Aucun autre pays dans le monde n’a partagé cette idée excessive forgée en France à l’appui d’une erreur. Aussi, malgré l’érosion permanente de l’emploi industriel, la France adhérera par ignorance économique et naïveté politique à L’euro. Certes la monnaie unique mettait à l’abri des spéculations, mais elle confirmait la politique fatale à l’industrie entamée en 1975 (8).Au delà du cas français, une monnaie unique comportait d’énormes risques contre lesquels les économistes universitaires avaient mis en garde: Tout pays, même parfaitement rigoureux dans sa gestion financière, peut voir sa compétitivité prix mise à mal par des chocs inflationnistes qui lui sont propres.Aussi, 19 des 28 membres seulement de l’Union Européenne rejoindront cette « eu rozone Bien entendu les britanniques, dont la culture économique est sans commune mesure avec celle pratiquement nulle des français et de leurs dirigeants, s’en sont bien gardés.c- L’Allemagne mercantiliste ayant rejoint l’Euro avec son D-Mark sousévalué, et la France avec son franc sur-évalué, les déséquilibres traditionnels entre les deux pays sont désormais institutionnalisés au grand bénéfice du premier. Toute flexibilité des changes étant exclue, le second est contraint de suivre les exigences allemandes et européennes d’austérité, et de dénoncer avec elles les rigidités du marché du travail comme l’obstacle principal aux ajustements nécessaires.Mais lorsque chacun craint pour son emploi comment réduire les mesures protectrices ? Comment éviter que l’accroissement de la productivité ne s’accompagne de celui du chômage?. Comment remédier aux déficits budgétaires par la hausse de la fiscalité et la réduction des dépenses sans nuire encore aux revenus des classes populaires et moyennes? L’ austérité s’entretient d’elle même, et ses partisans sont incapables de répondre. Le climat social devient délétère, et la quête de justice génère elle même des mécontentements lorsque, faute de croissance, elle se réduit à « déshabiller Pierre pour habiller Paul ». Enfin, on ne peut feindre d’ignorer que si le périmètre de l’Etat est large en France, on le doit, non à une gabegie financière comme les mêmes le prétendent, mais à une préférence nationale pour la solidarité s’exprimant par des systèmes d’éducation, de santé, et de services publics dont personne n’entend se priver; Bien au contraire, leur dégradation continue, voire leur disparition engendrée par l’austérité sont des causes supplémentaires du mécontentement général et croissant.Préférant la flexibilité du travail et de ses conditions à celle des changes, cette politique d’austérité a donc pour effet d’inverser la relation causale entre réformes et croissance. Le renoncement à cette politique et le retour de la croissance et de l’emploi sont en fait les préalables nécessaires aux réformes qu’exige régulièrement un développement économique équilibré. Le libéralisme n’a jamais préféré l’austérité au système des prix; C’est là, en revanche, le choix du mercantilisme.
3- Pour remettre les peuples et les Etats sur la voie de la prospérité, il suffirait de déclarer hors la loi les déséquilibres commerciaux gigantesques et générateurs d’austérité du mercantilisme. C’est ce que M.Trump pourrait répondre à M.Macron en développant un peu sa pensée.Alors d’où vient le blocage ?En premier lieu, L’attaque monétariste contre la pensée keynésienne (1955) a coïncidé dans le temps avec les débuts de la mondialisation (9). Les économistes universitaires ont alors délaissé la réflexion traditionnelle mais encore insuffisante dans le domaine des échanges internationaux et de la concurrence (10), pour des discussions nouvelles inspirées par F.Hayek et sa phobie du rôle économique de l’Etat (11). Cette doctrine du « tout marché », dont l’anarchie libertarienne est aujourd’hui l’aboutissement, a pu imposer la primauté du libre échange, et faire oublier ainsi la claire distinction établie par la théorie classique du commerce international entre libéralisme et mercantilisme. Avec l’aide du secteur financier, et peut-être de certains économistes universitaires qui lui seraient liés (1 2), le triomphe de cette doctrine a assuré celui, sans partage, d’un libre échange pseudo libéral.Par ailleurs, les Banques Centrales consolident le mercantilisme en répondant aux déséquilibres financiers qu’il comporte par des politiques d’expansion monétaires générant une accumulation sans fin des dettes publiques et privées. Selon l’Institut International de la Finance, elles dépasseraient aujourd’hui un total mondial de 250 000 milliards de dollars. Ce montant laisse peu de place aux entreprises pour relancer la croissance par un investissement productif déjà découragé par les effets de l’austérité sur la demande. En revanche, une politique budgétaire finançant des grands travaux serait plus efficace, notamment en Europe où la croissance est particulièrement faible depuis les vingt dernières années. Sollicitée en raison de ses excédents, l’Allemagne s’y refuse; Cette attitude qualifiée pudiquement de « non coopérative », irait à l’encontre de sa politique commerciale mercantiliste.L’obstacle principal en France est peut-être la domination que les cadres de l’administration publique exercent dans la fonction politique. Issus de la même Grande Ecole, convaincus de représenter l’élite, mais ni vraiment juristes, ni vraiment économistes, ils privent le système politique de variété dans son recrutement, ses compétences, et ses analyses. Alors chacun est là pour le confiner dans une pensée unique, et le priver de la critique qui l’amènerait à douter et à se reprendre. Malgré « la leçon que lui infligent les faits », il est donc incapable d’éviter l’escalade de son engagement dans une politique en échec depuis cinquante ans. Loin de stabiliser la situation économique et sociale comme il le souhaite, il nourrit par son orgueilleuse impuissance une dynamique de désordres voire de révolte populaire. Ainsi M.Macron s’efforce-t-il, comme tous ses prédécesseurs depuis M.Giscard d’Estaing, d’adapter la France au système économique international, et non de le remettre en cause. Certes, une politique trop tardive de renoncement à l’euro pour un franc mis à sa valeur aurait à surmonter plusieurs obstacles économiques et politiques, notamment: Le goût immodéré des rentiers français pour la thésaurisation, le défaut de réactivité d’un système industriel appauvri à un sursaut de la demande, et la révélation d’un effondrement de la France dans la hiérarchie des niveaux de vie et des puissances économiques. Mais le constat est implacable: L’industrie n’a plus sa place en France, et compter sur une société post-industrielle fondée sur les services reste un leurre.Au-delà, la cause première des difficultés comme des succès économiques d’un pays, comporte des effets devenant éventuellement des causes secondes plus apparentes. Ainsi invoquera-t-on, entre autres, le défaut de « modernisation », le poids de la fiscalité, les largesses de IEtat providence dans le cas de la France, et dans celui de l’Allemagne, son orthodoxie financière, fa qualité de sa production, le sérieux de ses dirigeants… Ces causes peuvent certes jouer un rôle, mais souvent conséquences de l’austérité qu’implique le mercantilisme subi ou imposé, c’est le camouflage de celui ci en « ultra-libéralisme » qu’il faut dénoncer pour être efficace.Le libre-échange a systématiquement ignoré l’exigence libérale de l’avantage mutuel qui seule pouvait lui assurer une légitimité, mais il s’est attaché à le faire oublier. Jouant de cette équivoque, il a pu promettre la paix et la prospérité, mais imposer au contraire au profit de quelques ambitions de puissance et de certains intérêts particuliers, la guerre économique mercantiliste et la concurrence insurmontable des pays à salaires de subsistance. Comble de l’imposture, il s’affirme « ultra-libéral » pour le justifier. Si D. Trump l’a compris, M.Macron, comme tous ses prédécesseurs, persiste dans l’erreur: la France s’est laissé imposer ainsi, depuis cinquante ans, un prix du change trop fort qui ruinait la compétitivité des entreprises et brouillait le choix des investissements (13) ; Elle s’est interdit une protection néo-libérale contre les concurrences déloyales, lui préférant une austérité permanente interdisant croissance, paix sociale et équilibres financiers. Les grandes entreprises qui le pouvaient ont donc quitté et quittent encore le territoire, et le tissu industriel de petites et moyennes entreprises, vraie richesse des nations, a été largement détruit avec ses compétences. Après 40 ans de désindustrialisation un redessement est-il possible ? Peut-on espérer un sursaut politique, ou faut-il craindre que des évènements encore imprévus ne mènent à l’aventure ?Novembre 2019
1). Une version voisine a été publiée le 5 octobre 2016 dans une Tribune de la Revue de la Défense Nationale sous le titre « Guerre économique: La France désarmée Ces articles sont une suite logique de celui publié en Juin 1983 dans les Cahiers Lillois d’Economie et de Sociologie (Clés): « La France en voie de sous-développement: Critique du barrisme et plaidoyer pour une autre politique libérale »2) Jusqu’au 18
0 siècle, l’objectif des mercantilistes, était de faire entrer l’or monétaire dans le pays par le moyen des excédents commerciaux, afin de provoquer, conformément à ce que sera la théorie keynésienne et sa critique de la théorie classique, une baisse des taux d’intérêts favorable à l’activité et à l’emploi. Ils étaient néanmoins très conscients de la guerre économique qu’ils imposaient ainsi à leurs partenaires étrangers (cf.Keynes, note sur les mercantilistes, (infra).3)- En France le colbertisme avec l’implication de l’Etat dans l’industrie; En Angleterre, la « politique de la canonnière » pour ouvrir les débouchés commerciaux, et le « Pacte Colonial » qui interdit par différents moyens l’industrialisation des colonies (sous-monétisation notamment).4) – L’inflation fulgurante s’est traduite par des prix de produits ordinaires exprimés en milliards de marks5) – David Ricardo: «Des principes de l’économie politique et de l’impôt » 18176) – Il semble que les économistes universitaires, par ignorance, ou du fait de leurs liens avec avec la finance, l’aient eux mêmes un peu oublié ! Pourtant, une recherche sur internet démontre s’il en était besoin que le mercantilisme, notamment allemand, est un phénomène parfaitement connu.7) – Au cours des débats parlementaires de fin mai et fin novembre 1935: cf. J.O. débats 1935; Les arguments de Paul Reynaud sont d’une actualité étonnante.8) – Alain Cotta: »Sortir de l’euro ou mourrir à petit feu »; Plon 2010.9) – J.M.Keynes: « Théorie Générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » 1936. L’explication Keynésienne de la grande crise débutant en 1929 met en cause l’absence de prix de marché permettant d’égaliser l’épargne et l’investissement en plein emploi; Cet « échec du marché » confère donc à l’Etat la responsabilité de l’assurer. Faut-il pour autant opposer Keynes au libéralisme?10) – Les discussions en France sur le « redéploiement industriel » des années 1970, notamment dans le cadre du CEPII (Centre de recherche économique du 1er Ministre) chercheront les moyens de s’adapter au mercantilisme mondial; A aucun moment elles ne songeront à le remettre en cause, et leurs conclusions fantaisistes seront vite oubliées.11) – EHayek: « La route de la servitude » ed.Médicis 1946, réédité en 2013; Idem PUF 1985. Livre politique de l’aveu même de son auteur, à l’évidence dirigé contre les implications politiques et sociales de la pensée keynésienne.12) J.Gadrey:Les liaisons dangereuses; Alternatives économiques 21 sept.13) Par exemple, un prix trop bas ne portait guère à préparer l’après-pétrole.